Deuil
- Virginie M.

- 27 oct.
- 5 min de lecture
La journée de vendredi s’est révélée très mouvementée…
Entre train-train quotidien et belles nouvelles rencontres dont je vous parlerai prochainement, puis une soirée triste et douloureuse, malgré tout ce bonheur précédent, avec une prise de décision importante entraînant une ouverture des vannes de mes larmes, un ventre noué et un appétit coupé, une nuit agitée et un réveil dans l’anxiété…
Un lâcher-prise nécessaire là où plus rien ne pouvait encore ainsi continuer… Un compagnon à quatre pattes qui nous quitte après avoir partagé ensemble presque quatre années…
Et dire que la matinée de vendredi m’avait envoyé beaucoup de signes avant-coureurs… Mais le quotidien l’emporte parfois sur la conscience des choses qui nous entourent… Et les discussions autour de la Toussaint étant d’actualité, je n’y avais pas vraiment prêté attention…
D’ailleurs je m’étais encore amusée d’un sujet de société en ce qui concerne le business de la mort, l’importance que l’être humain donne encore aux apparences jusqu’au bout et même après, alors que tout le monde finira de toute façon au même endroit…
Un système et un business qui d’ailleurs ne nous laissent plus vraiment le choix, nous forçant à devoir prendre des assurances depuis tout jeunes, pour prévoir notre mort alors même qu’on commence seulement à vivre… Il n’y a que moi que ça choque ?...
Forcer les gens à devoir prévoir une somme d’argent juste considérable, correspondant à plusieurs mois de salaires pour la plupart, juste pour pouvoir retourner à la terre…
Et puis tant qu’on y est, ça ne dérange que moi aussi, de voir que quand quelqu’un s’en va, on passe plus de temps à régler les questions administratives qu’à vivre notre deuil dans l’instant présent et ceux qui s’en suivent, prenant ainsi le temps de laisser la page se tourner…
Non, société de vitesse, tout doit être réglé au plus vite, société de consommation, on pense à l’héritage avant les personnes, société… perdue…
Mais force est de constater que de nouvelles idées émergent depuis quelques années maintenant, plus respectueuses de l’humain, de la planète, et du portefeuille…
Et même si ça ne règle pas encore le sujet administratif, je me dis que peut-être de faire les choses autrement, ça permettra petit à petit d’ouvrir les consciences sur de nouveaux fonctionnements, un peu plus naturels, revenir à nos sources, tout simplement à la terre, sans toutes ces fioritures…
Et d’ailleurs, c’est pareil pour la naissance, à l’heure d’aujourd’hui tout a été dénaturé, la grossesse est considérée comme une maladie, la naissance comme un acte chirurgical… Et si l’on veut donner la vie comme il se doit, dans le respect de notre essence profonde, de manière naturelle, sereine et respectueuse, et bien là encore, il faut payer, payer, et se battre pour nos valeurs…
Il faut payer parce que ce qui relève du bon sens et de la nature, est devenue une mode et non plus une base fondamentale, un peu comme la nourriture bio et naturelle dont je vous parlais l’autre jour…
On ne se rend même plus compte de ce qui est la base de notre vie et de ce qui est transformé et dénaturé, j’irais même jusqu’à dire pour ces sujets de vie et de mort, désacralisés…
Alors oui la mort et tout ce qui l’entoure sont un long débat… Et vendredi, et bien la journée a commencé dans ces discussions, puis j’ai rencontré une femme qui avait perdu son chat, ce qui m’a énormément fait penser tout au long de la journée à mon rapport à la mort, à celle des animaux, surtout avec l’état de santé de mon lapin qui se dégradait depuis quelques temps…
Comparer le comportement humain et animal face à la fin de vie, c’est quelque chose qui se révèle être assez intéressant pour se rendre compte, justement, de tout ce que j’ai évoqué juste avant…
Bien qu’ayant également des émotions, je ne pense pas que les animaux se fassent autant d’histoires que nous autour de tout ça, ils n’ont pas, eux, le mental qui vient leur faire peur des années à l’avance en prévoyance de leur fin…
Ils ont un instinct de survie, certes, qui les fait avoir peur et se sauver en cas de danger, mais ils ne contrôlent ni ne prévoient pas tout ça tout au long de leur vie…
Oui, nos animaux de compagnie ressentent la peur le moment venu, ça c’est sûr, mais je pense que c’est en grande partie la nôtre en miroir qu’ils perçoivent…
Je pense, en tout cas en ayant une bonne connexion avec le monde animal, que contrairement à nous, ils sont tellement connectés à la nature et aux cycles de la vie, qu’ils ont cette connaissance et cette paix en eux, leur permettant de comprendre que quand le moment est venu, tout est juste, et l’acceptation est donc plus facile, quand bien même ils vivraient ce type de concepts, à leur manière… Je pense aussi, pour l’avoir vu et vécu, qu’ils ne sont pas pour autant épargnés, pour ceux qui restent, par les étapes du deuil…
C’est juste qu’ils ont en eux cette sorte de sagesse du grand Tout et du cycle éternel de vie et de mort…
Alors vendredi soir et samedi ont été pour moi un des moments les plus douloureux de ma vie, mis à part justement, et c’est ce dont je vous parlerai d’ici quelques jours, un évènement important pour moi samedi matin, un nouveau départ… Faire face au départ d’un compagnon, alors qu’en parallèle beaucoup de bonheur se présente à moi…
Si ce moment avait pu être représenté par une arcane majeur du Tarot, ça aurait été celle de la Mort, pas seulement pour le passage d’un monde à l’autre, mais parce que cette carte symbolise également la Naissance…
Certaines personnes diront que ce n'était qu'un lapin, un animal parmi tant d'autres...
Pour moi il était le gardien de mes émotions pendant ces quatre dernières années...
Il veillait à ce que je prenne conscience de chaque sentiment refoulé tout au fond de moi...
Le lapin a cette formidable faculté d'être hypersensible à nos émotions, d'ailleurs tous les animaux le sont, mais le lapin étant en hyper vigilance perpétuelle, est plus disposé à cette capacité...
À chaque fois que je refoulais quelque chose, il tapait fortement de la patte, à chaque fois qu'un rêve la nuit était trop puissant et me faisait du mal, il me réveillait...
Il a été beaucoup plus présent pour moi que la plupart des personnes se prétendant être des proches, et le thérapeute le plus efficace pour mettre en lumière certaines de mes réactions les plus profondes et cachées...
Et au moment où il y a quelques semaines, je prenais véritablement en considération ma valeur, mes émotions, mes sentiments, et mes limites, en me positionnant fortement à différents niveaux de ma vie, et en révélant des vérités trop longtemps enfouies tout au fond de moi, à ce moment-là alors il a commencé à défaillir, comme si son rôle auprès de moi allait se terminer...
Le deuil n'est pas toujours ce que l'on croit, souvent on se rattache à l'animal, à la personne, ou à la situation qui s'est terminée, mais je pense qu'en grande partie ce qui est difficile à lâcher, c'est surtout tout ce qui s'y rattache...
Cette partie de nous qui a évolué avec, tous les souvenirs partagés, toute l’affection qu’on reportait sur eux et qui laissent un vide, toutes ces choses qu'on laisse partir en même temps, nous renvoient finalement à nous même et à la peur de notre propre fin, au manque, et à la séparation, blessure universelle de chaque être venant au monde et devant se séparer de sa mère pour commencer un nouveau cycle...
Ainsi donc, la boucle est bouclée…








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